Une journée de plaisir
Une journée de plaisir montre Chaplin dans un rôle inhabituel, celui d’un père de famille respectable, heureux propriétaire d’une Ford modèle T. Dans ce film aussi, la légèreté du ton dissimule les difficultés de sa création. Chaplin avait démarré avec l’idée simple de raconter les mésaventures d’une excursion familiale.
Tout d’abord, le tournage se déroula lentement. Ses problèmes conjugaux continuaient de le distraire. Un point de crise fut atteint quand son épouse donna naissance à un enfant gravement handicapé, qui mourut à l’âge de trois jours.
Paradoxalement, Chaplin sembla soudain retrouver l’inspiration. Il abandonna Une journée de plaisir – qui portait encore le titre de Charlie’s Picnic, le pique-nique de Charlot – et se mit fébrilement au travail sur ce qui allait devenir son chef-d’œuvre, Le Kid.
En fin de compte, c’est l’impatience de son distributeur, qui réclamait désespérément un nouveau Chaplin, qui le força à terminer Une journée de plaisir en un peu plus d’une semaine. Il loua un bateau d’excursions, le genre d’accessoire qui l’inspirait toujours; et c’est probablement la vitesse à laquelle le film a été achevé qui lui donne encore aujourd’hui sa fraîcheur. Les yeux exercés pourront apercevoir Jackie Coogan, le partenaire de Chaplin dans Le Kid dans le rôle d’un des enfants de Charlot.
© 2004 MK2 SA & David Robinson