Tous les artistes traversent des périodes de creux – des moments de mise en jachère, qui permettent de labourer le sol, de retourner nos expériences passées et de les arroser avec de nouvelles.
Dans “Mon tour du monde” : “Après la sortie des Lumières de la ville, “ Mes amis m’ayant convaincu que la soirée avait été un succès, je décide de partir pour New York dès le lendemain soir pour oublier l’épreuve de cette première à Los Angeles.
À mon arrivée, j’invite le célèbre caricaturiste et écrivain Ralph Barton à m’accompagner en Europe. Il m’avoue qu’il est déprimé et qu’il a tenté de se suicider il y a peu. Pauvre Ralph ! J’invoque alors son amour-propre et clame que je ne me laisserais jamais vaincre par la vie, avant d’ajouter :
– Rien n’est grave, sauf la douleur physique. Nos tragédies sont ce que nous en faisons.
Sur le plan artistique, Ralph est exsangue. Cela le ronge et c’est sans doute l’une des raisons qui le poussera finalement à mettre fin à ses jours.
Aussi, je tente de lui remonter le moral :
– Tous les artistes traversent des périodes de creux – des moments de mise en jachère, qui permettent de labourer le sol, de retourner nos expériences passées et de les arroser avec de nouvelles. En découle une moisson féconde, dis-je en riant. Ce dont tu as besoin, c’est d’aventure. Viens avec moi en Europe.
Il accepte mon invitation et nous embarquons à bord du Mauretania, en partance pour l’Angleterre.”